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Ach bghiti n'jaoubek ...?

Ma grand-mère me disait souvent :

« D7ak 3alla nass 7ta t 3ya , 7ta nhar ou t woulli ntina da7ka »

Moque toi des gens jusqu’à t’épuiser, jusqu’au jour où tu deviendras toi-même une moquerie pour les autres .

Elle avait raison ma « Aziza », enfin partiellement raison.

Le derby Z’magri/bledard m’a valu quelques messages acerbes de certains internautes en mal d’autodérisions.

Vous savez ceux qui disent souvent avec l’accent d’un vendeur de carpettes :

« Ce que vous fïte ci bion, mais il ne faut pas parli di Maroc comme çà et si sira parfit, le Maroc il y bion tri tri bion »

-A sidi, ach bghiti n’jaoubek …?

(Cher Monsieur, qu’est-ce que tu veux que je réponde …?).

Je n'ai rien à répondre. Si ce n’est que de rendre publique son message, qui ne cache pas cette volonté de décourager tout ce qui ne répond pas à un certain ordre établi.

La critique wakha mais faut pas déconner !

A sidi, encore une chose à vous dire :

J’ai ouvert les yeux dans un pays où s’exprimer n’est pas punissable et où le sens de la critique est perçu comme une forme d’intelligence.

A sidi, ne vous sentez pas obligé de lire ces textes.

A sidi, ces formes de critiques pourraient être entendue si au moins elles étaient basées sur un contre argumentaire viable.

A sidi, j’ai étudié dans un pays ou les bouquins de géographie affichent des cartes du Maroc qui sont assez différentes de celles affichées au bled.

A sidi, c’est Neil Armstrong qui marcha sur la lune pas Mohamed 5.

A sidi, je t’emmerde au final.

Ensuite il y a ce message très léché, d’une internaute au pseudo délicieux.

De quel droit critiquez-vous le Maroc alors que vous n’y vivez même pas, vous n’êtes même plus marocain !

-A lalla ach bghiti n’jaoubek …?(Chère Madame, qu’est-ce que tu veux que je réponde …).

Une chose, si je n’ai plus rien de marocain comme vous le prétendez, organisez-vous au Maroc et faite pression sur ce qui vous sert de gouvernement pour faire retirer la carte d’identité aux millions de marocains qui vivent dans la « diaspora ».

-A Lalla, je t’emmerde au final.

Je conviens que le ton peut bousculer, déranger certains, il leur est loisible d’écrire des textes sur leur vision de la vie. Leur rapport au Maroc et leur rapport à l'immigration.

Bref, j’en termine avec cette petite mise au point.

Revenons à la comédie humaine, je rajouterai : La comédie humaine marocaine.

Il y a dans notre société des paradoxes tellement gros que notre raison et notre bon sens devraient signaler avec force, comme une sorte de limiteur de la bêtise.

Mais vu l’énormité de la tâche, ils ont juste déclaré forfait.

Roulement de tambour,

Paraparaparaparaparaparrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrraaaaaaaaaam

Donnez-moi la virginité :

Grosse blague qui ferait fureur dans une comédie italienne à la sauce Fellini.

Mec réveille-toi, la femme vierge ça n’existe que parce que tu y crois, c’est un peu comme la sorcellerie.

Un ami qui est employé dans un centre hospitalier bruxellois m’expliquait la honte qu’il ressentait, lorsque dans le vestiaire les chirurgiens comptabilisaient entre eux le nombre d' hymenoplasties qu’ils avaient dû faire dans la semaine.

En terminant par : Elle sera prête pour le mariage, comme s’il s’agissait d’une voiture qui sort de l’entretien.

"Un cul c'est fait pour chier, pour le reste il y a la médecine." Me disait mon amie.

Pied de nez des femmes face aux cerveaux circoncis de trop d'hommes, il y a une justice et on s'en accommode.

Roulement de tambour :

Paraparaparaparaparaparrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrraaaaaaaaaam

Donnez-moi le niqab où la burqa :

Grosse blague qui ferait fureur dans une comédie British à la sauce Monty Python.

C’est la cause fourre-tout, où tout le monde à son mot à dire pour au final ne pas dire grand-chose. Un peu comme la cause palestinienne qui sert d’étendard que l’on gesticule à tout va à chaque élan de militantisme, comme pour calmer, comme pour ne pas balayer devant sa porte.

On y met tout et n’importe quoi, profitant de l’incapacité des gouvernements à adopter une attitude claire sur le sujet. Assistant à des dérives aussi marrantes qu’inquiétantes.

Roulement de tambour :

Paraparaparaparaparaparrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrraaaaaaaaaam

Donnez-moi le mariage blanc :

Grosse blague tout court !

Pour fuir le plus beau pays du monde, les marocains sont prêt à tout mais là ça devient dégueulasse.

C’est pathétique et pour être honnête avec vous, j’aurai fait pareil.

Mais chuut faut pas dire ça.

Enfin, il y a aussi eu ce message :

« …

Et puis une fois terminée, je me dis que tu fais peut être partie des gens tellement perspicace et intelligent qu'il a du mal à être heureux...j'espère que je me trompe.

… »

A lalla ach bghiti n’jaoubek …? (Chère Madame, qu’est-ce que tu veux que je réponde …?).

Je ne suis pas intelligent et ma définition du bonheur, c’est d’être prêt pour pouvoir le vivre. Car je pense que le bonheur n’est pas une constance. Il y a des petits bonheurs dans cette vie qu’il ne faut pas rater, ils sont simples et délicieux et nous permettent de la traverser sereinement...D’en donner un sens.

La question est de savoir si je suis prêt.

Merci à Lalla …

A défaut d’être heureux, je me contenterai d’être un clown malheureux, car un clown heureux … Ben ça n’existe pas ;)

Et peut-être aussi d’arriver à cette conclusion :

« S’il y avait lieu je rirai lorsque c'est malvenu.

Etre bouffon n'est pas chose aisé dans cette vie ou l'accalmie se fait discrète.

Sans certitude et les jambes molles j'y vais !

La salle est vide, seul un vieux couple et un routier perdu sirotent des bières.

Le chauffeur de salle qui fait aussi office de barman me donne le top.

Et me voilà, nu de mon expérience, dans une insouciance retrouvée, dans un bonheur fugace.

Vie d'expérience ou putain de vie ... Je sors ma première vanne, qui passe inaperçue, mais j'y crois. Oh que oui j'y crois.

Sans décoller les talons je me sens pousser des ailes. Dans ces moments-là je vous garantis que le reste est accessoire .Le vieux couple se roule des pelles, le routier est parti pisser et moi je surkiffe, surement que je vis mon quart d'heure de gloire comme dirait Andy Warhol et ce maigre publique ne comprends même pas.

Je poursuis avec ce sourire du « winner », car je sais que j'arrive au climax de ma performance et que là à coup sûr je vais tous les scotcher, mais rien n'y fait, aucun feed-back.
Comme un véritable artiste je termine, je m'applaudis et je descends de l'escabeau sur lequel mon barman de chauffeur de salle m'a installé.
Je surkiffe !
Je vais dans ma loge et là, comme Brel , je dégueule sauf que lui c'est avant le spectacle.
Je range mon matériel, je vais encaisser mes tickets boissons qui récompensent mon labeur, je les donnes aux vieux... Je me casssssssssssssseeeee.
Il fait chaud, très chaud. Sur la route je me fais le film à l’envers, je m’améliore, revois mes erreurs, trouve même un nouveau gag.
Putain de vie au lendemain brouillon, c'est que la clarté m'aveugle alors le brouillon m’ébloui.
Plus que ça, il me structure même.

Il n'est pas de bon ton de se le dire mais à quoi bon se cacher. L'ordre dans le désordre a bien un seul avantage, c'est qu'on se retrouve seul là où d'autres voudraient être. »

-La Belgique est pluriel, vous dites Monsieur ?

-C'est bien ça.

-Ben moi je préfère rester au singulier.

Mais ça, ça sera pour une autre fois

Ach bghiti n'jaoubek ...?
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